Vous savez : les personnes qui en font trop.

Vous en connaissez probablement.

Peut-être même que vous en êtes d’ailleurs ?

Moi j’en ai quelques unes dans mon entourage.

Leur excès de zèle se caractèrise de diverses façons et est lié probablement à diverses raisons. Pour être apprécié ? Valorisé ? Remarqué ? Par politesse ? Par dévouement ? Par peur ? En tout cas ça peut-être, pour les autres, autant amusant qu’horripilant.

***

Quand on parle de personnes qui en font trop, je pense invariablement à ma belle-mère. Que j’adore. Si si, c’est vrai elle est adorable.

Mais elle en fait trop.

Bôôôcoup trop.

Son trip est de se vouer corps et âme aux membres de sa famille. De veiller à leur bien-être. De leur facilité la vie quitte à se pourrir la sienne. Et comme belle-maman m’a toujours considérée comme faisant partie de sa famille (je vous l’ai dit elle est adorable), elle en fait de même avec moi.

Au début je trouvais ça sympa, gentil, voire touchant. Maintenant au bout de 9 ans, je trouve ça fatiguant, agaçant, voire gonflant.

Un exemple parmi tant d’autres :

On rentre de vacances avec Chouchou. Il est prévu que nous nous arrêtions passer la nuit chez belle-maman et beau-papa. Comme on pense arriver chez eux en début de soirée, sans vraiment savoir à quelle heure, nous leur avons demandé de ne pas nous attendre pour le dîner.

Mais voilà, le trajet a été un peu plus rapide que prévu et à 19h nous voici à deux pas de chez eux.

On sait pertinemment que belle-maman et beau-papa seraient contents de nous voir arriver plus tôt. On sait aussi qu’il y aurait assez à manger pour 4. D’une part parce que belle-maman cuisine toujours pour plus que prévu. D’autre part parce que leur garde-manger déborde de partout. Quand il nous arrive de manger chez eux à l’improviste belle-maman est capable de nous sortir une boîte de foie gras, un reste (genre 2 kilos) de choucroute maison, un plateau de fromages et du gâteau. Tout en se confondant en excuses de ne pas pouvoir nous offrir grand-chose (elle a une notion très personnelle du ‘pas grand-chose’).

Et voilà il est là le problème.

Si on se pointe chez eux, là tout de suite à 19h, heure à laquelle ils passent à table, belle-maman va être gênée de ne pas avoir prévu de dîner en conséquence. Nous on s’en fiche. Mais pas elle. Et on ne veut pas l’embarrasser.

Alors après concertation nous décidons Chouchou et moi de poursuivre notre chemin jusqu’au centre-ville pour acheter des sandwichs. On se promène même pendant une bonne demi-heure pour ne pas arriver « trop tôt ». Chouchou me demande « à ton avis, ma mère va mettre combien de temps pour demander qu’est-ce qu’on a mangé ? » Je table sur 10 minutes, lui mise sur 5. J’en profite pour faire une proposition à Chouchou : je sais que sa mère ne considérera pas un sandwich comme un repas et qu’elle insistera pour nous servir quelque chose, aussi j’émets l’idée de lui dire que nous avons mangé une pizza. Mais voilà le Chouchou n’est pas menteur ~~c’est là son moindre défaut~~ et refuse tout net de raconter des bobards à belle-maman.

Chouchou ne connaît décidément pas le proverbe affirmant qu’un petit mensonge évite bien souvent de grandes explications (ou en l’occurrence ici bien des énervements), mais je me plie à sa décision d’assumer nos sandwichs.

Arrivés chez ses parents, belle-maman se précipite pour nous accueillir « Ah mais vous n’avez pas mangé alors ? » « Si ! » « Ah bon ? [œil suspicieux] Quoi ? »

Même pas « bonjour » ou « vous allez bien ? » ou « vous avez fait bonne route ? » nonnonnon belle-maman attaque direct avec LA question existentielle « Qu’est-ce que vous avez mangé ??? »

J’ai envie de répondre « une pizza » mais Chouchou est juste à côté et il serait capable de cafter « nan, c’est faux, on a mangé un sandwich ». Et là je passerais pour une menteuse et je perdrais sur le champs mes galons de belle-fille idéale…Je n’ai pas d’autre choix que de dire la vérité à belle-maman.

Baissant la tête, fixant la pointe de mes chaussures, j’avoue tout : « nous avons acheté un sandwich ».

Belle-maman saisit la balle au bond « oh et bien je vais vous servir quelque chose »

…. Grumph…..

Je jette un œil réprobateur à Chouchou qui esquisse un sourire désolé.

« Non merci, belle-maman, nous n’avons pas faim, nous avons mangé un sandwich ».

Belle-maman continue tout en se dirigeant vers la cuisine :

« Mais il me reste du poulet basquaise, vous allez bien en prendre un peu…. ».

Je jette un œil accusateur à Chouchou qui esquisse un regard penaud.

« Non merci, je me répète, mais nous n’avons PAS faim ».

« Ah OK, OK………………. Mais bon un morceau de tourte quand même ?!!! ».

Je jette un œil furieux à Chouchou qui décide d’intervenir.

« Mais arrête d’insister, puisqu’on te dit, qu’on n’a pas faim, qu’on a mangé !!!!!"

« Ah ben oui mais juste un sandwich, c’est pas beaucoup, c’est pas vraiment un repas».

Je jette un œil assassin à Chouchou qui décide de déguerpir.

On change enfin de sujet. Belle-maman me demande comment s’est passé notre séjour. Je commence à lui raconter nos vacances. Nous sommes dans la cuisine. Pendant qu’on discute, je la vois s’affairer, mine de rien, à préparer une vinaigrette (pour demain midi ?), à couper une tomate en rondelles (??), à sortir du jambon du frigo (???).

Je m’arrête de parler et lui demande « mais qu’est-ce que vous faites ??? ».

« Oh ben quand même, tu vas bien manger un bout de jambon et un peu de crudités... ».

Les gens too much (1/2)

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